dinsdag 3 september 2013

Plus rien à écrire?

Face au désarroi extrême de l’Epoque, à son absence d’appuis et d’orientation, je demande: “N’avons-nous plus rien à écrire? N’avons-nous rien à apprendre, à déduire de l’histoire des oeuvres qui nous ont précédés?” Ne se trouve-t-il pas déposé, dans les bibliothèques, les musées, les églises, la mémoire des aspirations, des désirs, des chimères et des espérances? “Et comment va la vie qui n’est pas éternelle?” continue de demander le poète, d’une façon amicale en presque familière, puisque la seule réalité, comme l’écrit Yves Bonnefoy, “ « c’est l’être humain engagé dans sa solitude, c’est à dire dans le hasard en dans le temps ». Si la poésie nous concerne toujours, ce n’est pas seulement comme une ‘radicalisation frontale de la question de la littérature’, c’est par la manière dont elle interroge la vie commune en s’emparant vigoureusement de la langue. C’est par la curiosité du réel en les brusques trouées qu’elle fait dans l’existence. La poésie est ce langage en qui nos raisons d’être n’ont pas perdu leurs dents: la nudité dont elle sait se montrer capable n’a d’égale que son absence de résignation.

Jean Michel Maulpoix in ‘Par quatre chemins’ Francis Ponge, Henri Michaux, René Char, Saint-John Perse, Agora Pocket, 2013

Citaat bij wijze van inleiding op “Dichterlijke overdrijvingen”, een nieuwe column van Alain Delmotte die hier vanaf morgen, woensdag 4 september 2013, in drie delen verschijnt.

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